Suite à une discussion avec mon bon collègue Denis Migot j’ai pu découvrir cet article sur l’illusion d’être agile. Je vous laisse le découvrir et réagir dans les commentaires !
L’illusion d’être agile
L’agilité est unique, spécifique et en constante évolution. Au sein d’une organisation, elle évolue en tenant compte de la combinaison et des rétroactions entre les personnes, les apprentissages, la structure, l’histoire…
Malheureusement, de trop nombreuses “transformations agile” n’ont pour résultat que la création d’une médiocre illusion d’agilité.
L’agilité est spécifique dans la mesure où elle reflète les leçons et les apprentissages vécus par une organisation et ses collaborateurs. Elle reflète la manière dont les obstacles spécifiques à cette organisation ont été et sont surmontés. Elle reflète comment une organisation s’est organiquement adaptée aux contraintes marché. Elle permet donc aux organisations agiles de réagir aux défis inconnus et à venir.
L’agilité est une signature unique qui comporte les empreintes de toutes les personnes impliquées dans la transformation, leurs relations et interactions, les outils, les processus et pratiques utilisés et abandonnés, les constructions à l’intérieur et à travers les nombreux écosystèmes qui distinguent une organisation, pouvant même s’étendre à travers le monde.
No model can predict, anticipate or outline the unique signature that an organization’s state of agility is.
Cependant, dans de nombreuses organisations, les pratiques, racines et croyances proviennent de l’ancien monde. Ainsi, lorsqu’elle ressentent le besoin d’être plus agile, elles reviennent naturellement à leur naturel, à des recettes industrielles familières. Elles entreprennent par exemple des tentatives soigneusement planifiées pour passer en douceur au paradigme Agile englobés dans des projets de changement bien identifiés. Elles regardent, copient et imitent ce que font les autres organisations. Elles s’appuient sur des framworks décrits dans des manuels vantant les mérites de tel ou tel modèle. Les apprentissages et le travail ardu nécessaire pour acquérir une agilité durable, adaptée au contexte spécifique de l’organisation, sont ignorés.
Ironiquement, ce sont les approches exactes qui bloquent la croissance de ces organisations. Ce sont les méthodes de travail exactes qu’elles doivent abandonner pour entrer et survivre dans un monde VUCA qui exige une plus grande agilité.
Ce décalage est fondamental. Ces organisations souhaitent modifier leurs méthodes mais ne font finalement que les renforcer. Il en résulte une illusion d’agilité. Une illusion d’être agile. Quand elles sont rattrapées par la réalité, le choc est souvent dur et douloureux. Il intervient souvent après plusieurs années. Par exemple, une organisation ne comprend pas pourquoi elle n’arrive pas à réagir suffisamment rapidement au marché alors qu’elle se pense agile. Cette prise de conscience arrive dans l’urgence et on constate alors que les résultats réels sont décevants. Le temps perdu est une catastrophe.
L’agilité est un chemin. Pour progresser sur ce chemin, il faut une vision, des convictions, de la persévérance et… du travail acharné. L’agilité, offrant une grande capacité d’adaptation, ne peut être obtenue que par une… adaptation régulière. Les adaptations n’ont de sens que lors de l’inspection du travail réel et des résultats observables. Pensez aux boucles de rétroaction (tout autour). La nouvelle réalité, pour laquelle une plus grande agilité est nécessaire, stipule que ce qui fonctionne aujourd’hui pourrait ne pas fonctionner demain. Ce qui fonctionne pour une entreprise (c’est-à-dire un système complexe de personnes, processus et outils interconnectés) peut ne pas fonctionner pour une autre entreprise. Ce qui fonctionne pour une combinaison d’équipes, de technologie et d’entreprise peut ne pas fonctionner pour une autre combinaison.
Prévenir l’illusion d’être agile
Voici certains faits vous permettant peut-être de détecter si une illusion d’agilité est en train de se créer :
- Ce n’est pas une transformation agile si cela ne change pas votre façon de travailler;
- Ce n’est pas une transformation agile si elle ne simplifie pas la façon dont vous travaillez.
- Ce n’est pas une transformation agile si elle n’augmente pas la collaboration réelle entre les utilisateurs (clients, équipes, parties prenantes).
Agilistes ! Le monde actuel nous dit que nous devons agir dans le moment plus qu’auparavant. Nous devons faire avec l’incertitude et l’imprévisible. Avancer vers le succès ne peut se faire qu’en acceptant l’état non écrit de l’avenir. Cela nous rappelle que nous ne sommes pas seuls dans cette situation, que chaque individu, quels que soient sa fonction, son niveau ou son poste, peut y contribuer. Vivre l’art du possible contre des résultats imprévus présente l’avantage potentiel d’engager les gens dans la définition de leur avenir. L’accélération vient de la vision, de la détermination et du dévouement; du courage de ne pas suivre un plan ou de copier un modèle mais de façonner et de remodeler continuellement votre avenir.
Quels que soient les tentatives et les choix passés d’une organisation, la voie du travail acharné constitue toujours une issue viable, un moyen de briser l’illusion de l’agilité.
Quelques articles et outils connexes
- Agile Smells : Un Serious Game vous permettant de détecter l’illusion Agile
- Coach agile en devenir, défendez l’état d’esprit agile : L’agilité est organique
Merci d’avoir pris l’initiative de diffuser cet article excellent.
On se rapproche beaucoup du principe du cargo-culte agile décrit par Emilie ESPOSITO qui consiste à copier ce que les autres font en espérant les mêmes effets (vidéo réalisée lors de MIXIT17).
bonjour
Un grand merci pour votre article, très enrichissant.
Je souhaite relever un point, qui est une illusion, et que vous véhiculez vous aussi, malgré vous sans doute.
Non, l’agilité ce n’est pas facile, et d’ailleurs c’est une contradiction avec ce que vous dites plus haut dans l’article.
Ce n’est vraiment obligé que cela simplifie le travail que l’on réalise.
Et n’oublions pas la valeur perçue d’un travail et ce qu’elle est vraiment.
En dehors de ce point, le problème est en effet cette envie d’avoir un manuel, une méthode.
Et on continue avec les biais cognitifs, que lisons-nous partout ?? “La methode agile”.
Mais quelle erreur, quelle horreur. Et après on s’étonne que les gens, néophyte ou non, croit que l’agilité c’est une méthode …
Changeons déjà ça, communiquons non pas sur la difficulté, qui fait peur, mais le comment !
Comment y arriver ! Comment avancer ! Comment donner envie ! Comment accepter : l’erreur, les imperfections, l’amélioration Kaizen !
[…] Une belle étiquette a été apposée dessus, ce qui pourrait donner l’impression ou l’illusion qu’il s’agit de quelque chose de différent, mais le Product Owner est bien censé […]