Description
L’avis de Christophe :
Note : 9 ; Un framework résolument Lean et pragmatique pour repenser l’organisation IT du 21ème siècle à la lumière de la loi de Conway. Book of the year 2020 !
Existe-t-il des règles ou des guides pour structurer une organisation en équipes selon des principes agiles ? On ne manque certes pas de textes qui, en cherchant à investir le domaine de l’organisation nous abreuvent de principes aussi flous que péremptoires. Mais dès qu’il s’agit d’entrer dans le concret, il n’y a plus rien, si ce n’est la « loi de Conway » qui accuse maintenant plus de 53 ans ! C’est bien à ce sujet que s’attaquent les auteurs. Ils s’appuient justement sur la loi de Conway pour développer le modèle qu’ils proposent et développent dans ces pages.
L’ouvrage n’est guère imposant avec son moyen format et ses 185 pages toutefois imprimées en couleur ! La lecture est rythmée par 9 chapitres rassemblés en 3 parties. Mais n’oubliez pas de lire d’abord la préface qui vous livre le modèle « team topologies ». La première pépite est ici. La première partie, elle, couvre une soixantaine de pages sur 3 chapitres et annonce la couleur en s’intitulant « l’équipe comme moyen de livrer ». Le premier chapitre serait plutôt une chasse aux anti-patterns, ou plus exactement aux organigrammes organisationnels : Ils ne prennent pas en compte les lignes de communication et sont un obstacle au flux.
Le second chapitre est consacré à la loi de Conway, ou plutôt à ce qu’il coutume d’appeler « la manœuvre Conway inversée », où comment organiser ses équipes en fonction de l’architecture que l’on souhaite. Et dans le cas présent, il est beaucoup question de microservices et d’équipes « orientées flux » qui sont la pierre angulaire de l’approche. Le chapitre n’est pas simple à suivre et cela va encore se complexifier au chapitre 3. C’est l’équipe, au singulier, qui est l’objet du chapitre. Le focus est très clair ici : favoriser la formation d’équipes dans la durée en limitant leur taille en se conformant au « nombre de Dunbar ». Mais il s’agit alors de limiter le nombre de domaines (et surtout de domaines complexes à confier à l’équipe.
La seconde partie compte également 3 chapitres, couvrant ici 70 pages. Le focus de cette partie est le fonctionnement des équipes orientées « flux ». Le chapitre 4 qui ouvre cette partie lui sert d’introduction. Il évoque les anti-patterns, puis les patterns de constitution d’équipes en relatant leurs forces et leurs faiblesses. Le cœur de cette seconde partie (et d’une bonne partie de l’ouvrage) est le chapitre 5 consacré aux 4 topologies fondamentales d’équipes ! Avec plus de 30 pages, c’est un des chapitres les plus long du livre, il rentre en profondeur sur chacun des types d’équipes, le tout étayé d’exemples et de témoignages. Il conclut par la manière d’articuler ces types d’équipes. C’est du sérieux.
Cette seconde partie se referme par un chapitre 6 consacré aux frontières entre équipes. Les auteurs parlent de « fracture plane », là où par exemple les besoins de rythme d’évolution ou de performance varient d’un sous-système à l’autre. Sans le nommer, nous retrouvons ici une nouvelle incarnation de la loi de Conway.
La troisième et dernière partie est dévolue aux interactions entre équipes. Ce sont de nouveau 3 chapitres, mais cette fois sur 55 pages. Cette fois on entre directement dans le vif du sujet au chapitre 7 avec l’étude des 3 modes d’interaction. Ici aussi les modes d’interaction sont non seulement écrits mais illustrés de témoignages. C’est du solide. Le chapitre 8 l lève le voile sur un autre aspect de ces interactions : le fait qu’elles évoluent au fil du temps. Là encore le propos s’appuie abondement sur des exemples. Le dernier chapitre de cette partie est également la conclusion de l’ouvrage. Il s’agit en quelque sorte du « mode d’emploi » des teams topologies. Si le crédo est et reste « team first », les auteurs connectent le sujet aux aspects connexes : culture d’entreprise, changement, financement, etc.
Cet ouvrage est une pépite. Il apporte une vision neuve et moderne des aspects organisationnels des équipes, avec un focus « delivery ». C’est un nouveau vocabulaire et des concepts qui s’ils ne sont pas entièrement nouveaux, sont à l’image des patterns : raffinés et éclaircis puis convenablement nommés. Le texte est abondamment illustré via l’usage d’une représentation de modélisation qui nous est proposée et sera à même de faciliter les conversations autour des organisations. A ne pas rater !
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