Lundi 25/11 j’ai pu participer à la 11ème rencontre de l’Agile Playground Paris, hébergée pour l’occasion par CLT Services.
Ce petit groupe a pour ambition de diffuser et faire partager les valeurs de l’Agilité par l’animation d’Agile Games. Pour ceux d’entre vous qui ne seraient pas encore familier avec ces jeux, je vous invite à lire l’excellent article de notre Sébastien : L’apport du jeu dans les projets Agiles.
Par ailleurs, L’Agile Playground est aussi une excellente occasion de rencontrer des passionnés d’Agilité issus de tous les horizons.
Commençons par la frustration
Pour cette session, notre maître de cérémonie Nathaniel Richand a commencé par un petit jeu de mise en situation en guise d’échauffement. Le principe est simple : on se met en binôme et pendant une minute un des deux participants doit parler à l’autre avec le feu sacré de la passion alors que l’autre doit s’en moquer ostensiblement. Une fois la minute passée on alterne et on joue l’autre rôle en se jurant de faire payer son camarade. Le debrief qui suit est assez naturel, on se sent un peu mal quand on parle à quelqu’un qui n’écoute absolument pas. J’ai plutôt tendance à laisser de côté ce genre de jeu très simple qui ne fait que reproduire une situation déjà bien ressentie par beaucoup. Cela dit, après réflexion, et outre le fait que j’ai pris un malin plaisir à montrer mon manque d’intérêt à mon camarade, je pense que ce petit jeu peut être une manière assez subtile de remettre une réunion dans le droit chemin sans jouer le prof de collège en rappelant toute les 10 minutes qu’il vaut mieux écouter les autres que d’envoyer ses emails. J’attends donc la bonne occasion pour sortir ce petit exercice de mon chapeau.
Organisation et Vision
Après ce petit échauffement on attaque le gros de la soirée avec un petit jeu sur l’auto-organisation et la vision partagée.
Chaque participant de notre groupe de 30 se voit recevoir une carte format A4 représentant un dessin. L’objectif est d’ordonner toutes ces cartes pour former une suite, et ce en 25 minutes. Pour se faire, les seules contraintes sont de ne jamais montrer son dessin aux autres, ni le dessiner.
Avec ces consignes le groupe doit se débrouiller. Dans notre cas, ça a quand même commencé par un beau chaos (à 30 ça se comprend) mais très rapidement les habitudes Agile émergent et on commence à trouver une organisation adaptée… et mouvante. On adapte en effet l’organisation au besoin de travail. Nous avons commencé par identifier les dessins proches avec tout le groupe puis continué en petits groupes pour affiner. Environ au milieu du temps imparti, le déclic commence à arriver ! On partage avec tout le monde les hypothèses de ce fameux fil conducteur qui nous permet de mettre ces dessins dans l’ordre. Bien entendu je n’en parlerai pas ici, j’ai promis à Nathaniel de ne pas divulguer ce secret pour préserver la découverte aux prochains joueurs.
Après 25 minutes, le résultat est plutôt satisfaisant puisque nous avons pu ordonner ces 30 dessins avec une seule erreur (une inversion).
On s’adapte
Le débrief qui suit est assez enrichissant. Il permet de bien mettre en avant l’auto organisation qui tourne à plein régime dans ce jeu. On retrouve l’émergence de leaders qui ne sont pas toujours les mêmes au fur et à mesure, prenant la place dont le groupe a besoin et se retirant naturellement après. On vit également l’adaptation du groupe global qui propose et retient l’organisation qui convient le mieux sur le moment. C’est encore plus flagrant à 30 personnes qui ne se connaissaient pas forcément 1h avant.
et on partage le sens, la vision
Le deuxième point mis en avant dans ce jeu est la vision partagée. Dans cet atelier, on ressent clairement une forte différence entre le tâtonnement du début où l’on cherche le critère de tri et la suite où l’on s’accorde ensemble du début à la fin de la chaîne, non pas sur le détail de chaque image, mais sur le sens de chaque partie dans un ensemble. Je trouve que c’est assez rare d’avoir un petit jeu qui fait ressentir ce sens aussi bien. Le parallèle avec les projets classiques apparaît d’autant plus clairement à ce moment là.
Avec le point de vue du coach, Nathaniel nous explique que la plupart des groupes avec qui il a animé ce jeu ont réussi à ordonner les images. Plus étonnant encore, les images sont ordonnées quel que soit le temps imparti, laissant entendre que l’auto-organisation s’adapte aussi très bien à la contrainte de temps (dans la limite du raisonnable bien entendu).
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Vivement la prochaine
Je repars de cette session avec un nouveau jeu sympa dans ma besace et une bonne soirée bien sympathique partagée avec des passionnés !
Je ne peux que vous recommander de passer la porte de ce terrain de jeu parisien.